Si un jour mes larmes t’abiment mon Amour,

Qu’elles délavent ton cœur de toute sa splendeur,

Qu’elles diluent ton bonheur.

Dans mes mers glacées, silencieuses, oubliées,

Qui te noie sans pitié, dans ses fonds infestés,

Désertés et pillés, dénués de gaité !

Promets-moi de me fuir avant de suffoquer,

Sous le poids de ma peine que tu ne cesses de porter,

Que tu veux alléger pour m’entendre chanter.

Si un jour ma Révolte te consume mon Amour,

Si ses flammes affamées engloutissent ta pureté,

Ton esprit apaisé.

Que son épaisse fumée absorbe ta bonté,

Pour la martyriser, en cendre la transformer,

La jeter à mon ciel souillé, dévasté !

Promets-moi de me fuir sans te retourner,

De me laisser hurler dans les griffes acérées,

De c’brasier imposé que je n’peux maitriser.

Si un jour mes doutes et mes peurs t’affaiblissent mon Amour.

Si mes vents tourmentés te projettent,

Paniqué, sur mes murs fissurés.

Que t’avances, assommé, sur un sol détaché,

De ta stabilité, de ta sécurité.

Qui savent me protéger de mes chutes sans filet.

Promets-moi de me fuir pour sauver ton sourire,

Ton regard bienveillant, les seuls à me tenir

Prêt à tout pour pas m’voir dépérir.

Si un jour mon errance te perd mon Amour.

Au creux d’une nuit noire, sans étoile polaire,

Comme unique repère.

Que tes pas te rendent fou à ne tourner qu’en rond.

A te faire atterrir dans de vieux puits sans fond.

A t’éloigner d’tes rêves, pour t’mener en prison.

Promets-moi de me fuir de ne pas t’oublier,

De ne plus me guider, sur mes sentiers minés,

De ne plus t’sacrifier, pour une vie volée.