La perfection

 

La perfection est un fléau, elle fait de nous de vrai idiot !

Elle nous emporte dans sa folie, ses obsessions, et ses manies.

Elle nous impose ses idéaux et on s’y plie sans dire un mot.

Mais qui est-elle existe-t-elle ? Avons-nous vraiment besoin d’elle ?

 

Soyons parfait pleins d’intérêt, sans faille et sans fragilités,

De braves soldats que rien arrête, de vrais battants toujours en tête.

Dotés d’une belle intelligence, que rien n’perturbe, d’une assurance, 

Qui vise sans cesse l’excellence, la réussite, la performance.

La perfection est un fléau.

 

Aucun faux pas est accepté, l’échec pourrait nous faire tomber,

Nous laisser seuls sur le parquet, on se cramponne, déterminé.

A nous montrer irréprochable, très remarqué dans l’honorable,

Adaptons-nous à tout à rien, Tenons les rênes ou sinon rien.

On se reproche d’être c’que l’on est, de petits êtres limités.    

Des maladroits, des abimés, des éternels insatisfaits.        

Qui se comparent à l’assemblé, qui se morfondent dans leurs regrets,                                              

Dans leurs défauts, dans leurs ratures, celle qui entachent la peinture.

        

Alors on court dans tous les sens, à toute vitesse loin de l’errance,                                                  

Du pas assez, médiocre et laid, que tout le monde juge sans attrait.                                    

On veut du grand, du sidérant, de la logique systématique,                                   

Répondre à toutes nos exigences, sans rechigner en toute aisance.                                   

La perfection est un fléau.

 

On garde pour nous nos dissonances, on tape on crie en silence,                                       

Pour se ranger, sans déranger, pour n’pas froisser, se faire aimer                                                                      

Mais l’on s’épuise, on s’amenuise, on gâche nos vies, on se trahit.                                             

 On n’ose plus, on n’fait plus rien, on se rabaisse, on se retient,

        

Que pensons-nous pouvoir trouver, dans cette course imposée ?                                             

Une vie heureuse, tendre et comblée, c’est un concept erroné !                                   

La perfection est irréelle, y croire c’est se couper les ailes.

C’est oublier que l’être humain, rayonne en nous et en chacun !