Le Rien

Le rien existe dans les absences, dans c’qui n’est pas dans les silences,

 Mais il t’impose sa présence et se fout bien des conséquences.

Bonne ou mauvaise, sans consistance, L’insaisissable arrogance,

L’immobilisme dans sa puissance, une défaite ou une chance.

Il est la nouvelle qui soulage, qui change ta vie qui te ménage,

La fin d’un drame ou d’un carnage, le début dense d’un bel ouvrage.

Il est la pause qu’il t’impose, la bouffée d’air qui régénère.

Le calme plat qui met de l’ordre, dans tes pensées folles qui débordent.

Le rien n’est pas mais il est tout, imprévisible jusqu’au bout.

Toi tu le prends comme il te vient, une joie une peine ou un déclin.

Il est la réponse qui n’vient pas, l’état d’alerte qui n’s’éteint pas.

L’incertitude, les je n’sais pas, l’insupportable détestable,

Intransigeant, sans sentiment, il a en main ton destin.

Que faire, que dire de son pouvoir, rester patient toujours y croire !

Il est l’attente qui s’éternise, une tourmente qui te méprise,     

L’indifférence qui te plante là, sans état d’âme seule dans le froid,

Dans l’inconnu, le désarroi, dans l’impuissance, avec en toi,

Mille questions qui te harcèlent, qui te rendent dingue et te martèlent.

Le rien n’est pas mais il est tout, imprévisible jusqu’au bout.

Le rien t’apporte la solution, le coup fatal, la frustration

Il est le constat qui déplait, qui casse l’espoir un soir d’été

Le mur soudain que tu te prends, brutalement sans signalement

La déception qui se répète, ou qui surprend et qui s’entête

A te réduire à peu de choses, à t’assommer à micro dose

Il est la main qui n’se tend pas, quand tu es à terre, dans le fracas,

La page blanche qui n’s’écrit pas, la place vide qui n’se prend pas.

Il est le manque qui te ronge, qui n’s’comble pas et qui te plonge,

Dans un rejet des plus violent, que tu acceptes difficilement,

Le rien n’est pas mais il est tout, imprévisible jusqu’au bout.